Les promesses s’empilent et se contredisent, mais une chose est certaine : les prix de l’électricité vont grimper. Et ce, malgré les déclarations rassurantes de Michel Barnier, Premier ministre, qui a annoncé un soi-disant gel des taxes sur l’électricité.
Analyse
Le gouvernement français prévoit d’augmenter la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) à partir de 2025.
Cette mesure, qui pourrait entraîner une hausse de la facture d’électricité, vise à compenser la suppression progressive du bouclier tarifaire instauré pendant la crise énergétique. Bien que le gouvernement promette une baisse des tarifs réglementés de vente (TRVE) de 9 % pour la majorité des ménages, cette réduction dépend des fluctuations du marché de gros.
Si ces prix ne baissent pas comme prévu, l’impact sur les consommateurs pourrait être plus important que prévu, notamment pour les ménages modestes et les entreprises hors TRVE
L’augmentation de la TICFE pourrait ramener la taxe à son niveau de 2019 (32 €/MWh contre 1 €/MWh actuellement), ce qui augmenterait les factures de près de 100 € par an pour certains foyers
En parallèle, des mesures fiscales alternatives, comme un impôt sur les multinationales, ont été rejetées, ce qui renforce la pression sur les consommateurs d’électricité.
Michel Barnier a annoncé le 28 novembre 2024 dans un entretien accordé au Figaro un gel des taxes sur l’électricité pour 2025. Pour certains, c’est une victoire, ou du moins une bouffée d’oxygène. Mais ce gel n’est qu’une façade.
En fait, le gouvernement n’a pas promis de ne pas augmenter les taxes mais… de ne pas les augmenter plus que ce qui était déjà prévu.
Et, forcément, la situation qui en résulte est complètement différente.
Tout d’abord, il faut rappeler qu’en 2022, la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE), qui pesait lourdement sur les factures des Français, avait été réduite.
cette même taxe est sur le point d’être rétablie à son niveau pré-crise : 32,44 €/MWh, soit plus de 10 € de plus que l’an passé. Et malgré le gel, cette remontée d’une taxe détestée s’inscrit dans une stratégie plus large d’augmentation de la fiscalité énergétique.
Les abonnés aux tarifs réglementés ne seront pas directement affectés par la hausse de la TICFE, grâce à des ajustements spécifiques.
Mais cela concerne seulement 80 % des consommateurs. Ceux qui ont opté pour des contrats à prix de marché, en revanche, verront leur facture augmenter.
La promesse d’une réduction de 10 à 15 % de la facture d’électricité annoncée par Bruno Le Maire en juin 2024 ? Un mirage.