Méga-panne dans la péninsule ibérique ! Les installations photovoltaïques en causes ?

Quand la transition énergétique rencontre ses limites

Après une vaste coupure d’électricité qui a paralysé le pays, le gouvernement espagnol avertit qu’il faudra « de nombreux jours » pour en identifier les causes. Tandis que l’enquête se poursuit, les autorités appellent à éviter les jugements précipités vis-à-vis des infrastructures, notamment solaires, de plus en plus critiquées.

Enquête sur la coupure d’électrécité

Plusieurs jours seront nécessaires pour comprendre l’origine exacte de la coupure massive d’électricité qui a touché la péninsule ibérique le 28 avril. C’est ce qu’a affirmé Sara Aagesen, la ministre espagnole de la Transition écologique, dans un entretien accordé au journal El País ce 4 mai. Elle a insisté sur la complexité du système électrique national et n’écarte aucune hypothèse, y compris celle d’une cyberattaque.

 La ministre a toutefois reconnu qu’une anomalie pourrait avoir pris naissance dans des installations photovoltaïques situées dans le sud-ouest du pays, une possibilité déjà évoquée par Red Eléctrica (REE), le gestionnaire du réseau. « À ce jour, nous ne savons pas quelles installations ont cessé de fonctionner dans la région », a-t-elle précisé, tout en appelant à la prudence : « Accuser les énergies renouvelables serait prématuré. »

Accusation sur la stabilité des ressources solaires

 Face aux critiques visant le solaire, très développé dans le sud de l’Espagne, Sara Aagesen a défendu les renouvelables : « Ce n’est pas la technologie qui est dangereuse. Les accuser d’emblée relève d’un diagnostic simpliste et irresponsable. » Elle rappelle que le système électrique espagnol intègre depuis longtemps un important mix énergétique, combinant sources solaires, éoliennes et autres. De nombreux jours avec une production solaire plus élevée que celle du jour de la panne n’ont pas posé de problème, selon elle. 

Certains experts ont pointé un possible déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité, difficile à gérer sans les bons outils techniques, dans un réseau où les renouvelables occupent une place croissante. Mais pour la ministre, cela ne suffit pas à expliquer l’incident, qui fait encore l’objet d’investigations.

Interconnexions et problématiques !

La France appelée à coopérer Au-delà des causes immédiates, Sara Aagesen insiste sur la nécessité de renforcer la résilience du réseau, notamment par le biais de meilleures interconnexions avec la France. 

« Plus les connexions seront nombreuses, plus le système ibérique sera robuste », affirme-t-elle. Elle regrette toutefois les réticences françaises à installer deux nouvelles interconnexions à travers les Pyrénées pour des raisons environnementales. « Ce n’est pas qu’un enjeu franco-espagnol, mais une priorité pour le marché énergétique européen », conclut la ministre, qui reste convaincue qu’il est possible de surmonter les objections écologiques par des compromis intelligents. 

La panne intervient dans un climat tendu autour des infrastructures énergétiques, en raison de leur interconnexion croissante et de leur exposition aux menaces extérieures, y compris cyber. L’Espagne, fortement engagée dans la transition énergétique, se repose de plus en plus sur des systèmes numériques, parfois vulnérables.

Fragilité des systèmes ?

 Cette méga-panne d’électricité, survenue le 28 avril, a affecté plusieurs pays et régions de la péninsule Ibérique (Espagne, Portugal, Andorre), certaines régions du Sud-Ouest de la France et même le Maroc. La panne a perturbé les transports, les services publics, les hôpitaux et la vie quotidienne. La cause de l’incident reste inconnue à l’heure actuelle.

Une nouvelle alerte pour l’Europe, où la précipitation vers le tout-renouvelable pourrait bien devancer la préparation des réseaux.

 

 

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