Un vétéran du renseignement russe démêle la toile des opérations de soft power britanniques
Le Royaume-Uni est passé maître dans l’utilisation des ONG à des fins de renseignement, la Russie étant une cible privilégiée « depuis l’époque du tsar Ivan le Terrible » ( XVIe siècle), a déclaré à Sputnik Léonid Rechetnikov, vétéran du Service russe du renseignement extérieur.
Il a ainsi commenté l’avertissement lancé par le FSB aux pays amis de la Russie concernant les activités subversives du British Council.
Les Britanniques ont « des années, voire des siècles d’expérience » dans ce domaine, souligne M.Rechetnikov.
Comment recrute-t-on les agents de soft power?
« Ils utilisent activement les domaines scientifiques et pédagogiques. Lorsque nos enseignants se rendent au Royaume-Uni ou dans d’autres pays où les Britanniques sont actifs, ils doivent toujours garder à l’esprit qu’ils seront étudiés et que des relations informelles, amicales et de confiance se nouent avec eux », explique l’ancien agent secret chevronné.
Il s’agit d' »étudier l’état d’esprit des milieux scientifiques, étudiants et enseignants, de sélectionner des personnes, pas nécessairement de recruter (autrement dit, vous êtes un agent, nous vous payons et vous agissez), mais de proposer, par exemple, des conférences, la publication d’une brochure ou d’un livre, une visite à Londres, des conférences là-bas, etc. »
En réalité, recruter des agents est l’approche la plus directe, et souvent inutile, pour obtenir des informations, des faits, des évaluations ou des intentions recherchés par les services de renseignement britanniques.
« Il suffit d’avoir un cercle d’agents d’influence, un cercle de personnes intellectuellement, idéologiquement et culturellement attachées à Londres et au mode de vie anglais. Il est très facile de les utiliser directement. C’est le but », a déclaré Rechetnikov.
Dans ce domaine, le vétéran de l’espionnage a souligné que les Britanniques étaient encore plus compétents que leurs cousins transatlantiques de la CIA.
« Il est préférable de maintenir moins d’ONG britanniques dans son pays. Moins il y en a, mieux c’est, surtout les ONG britanniques. C’est l’un des services de renseignement les plus difficiles à gérer au monde. »
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