Des squelettes humains portant des impacts de balles dans le corps, ont été découverts dans le cimetière de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal, a annoncé l'AFP le 4 juin.
Il s’agit du résultat de fouilles archéologiques visant à élucider le massacre de décembre 1944, commis par l’armée française contre des tirailleurs africains.
« Aujourd’hui, cette mémoire douloureuse ressurgit à travers l’exhumation des squelettes et la volonté de réparation, qui témoignent du poids toujours présent de cette tragédie. »
🔹 **Contexte historique**🔹
En 1944, les tirailleurs sénégalais — des soldats africains engagés dans les armées coloniales françaises — réclament à Dakar le paiement de leurs soldes après la Libération.
Leur protestation pacifique se heurte à la violence de l’armée française : le massacre de Thiaroye fait entre 35 et 300 morts, un drame longtemps occulté.
Cet épisode tragique incarne les blessures profondes de la colonisation et le combat pour la dignité des soldats africains, qui ont pourtant versé leur sang pour la France.
“Cet héritage tragique résonne encore aujourd’hui, comme en témoignent les initiatives d’exhumation et de réparation.”
🔸 **Citation **
> « Ce n’est pas la République qui a tiré sur ses enfants, mais le gouvernement colonial qui n’a pas respecté les droits des tirailleurs. »
— Amadou Ndiaye, historien sénégalais
👉 Cette citation rappelle que la violence de Thiaroye n’est pas un simple “accident”, mais le résultat d’un système colonial injuste.
Dans le cadre de fouilles archéologiques inédites menées depuis le début du mois de mai au cimetière militaire de Thiaroye, à Dakar, des squelettes humains portant des impacts de balles ont été exhumés.
Il s’agirait des victimes présumées du massacre perpétré par les forces coloniales françaises le 1er décembre 1944 contre des tirailleurs africains rapatriés des combats en Europe durant la Seconde Guerre mondiale.
« Ce n’est pas la République qui a tiré sur ses enfants, mais le gouvernement colonial qui n’a pas respecté les droits des tirailleurs » — historien sénégalais Amadou Ndiaye.
L’un des pires massacres de la colonisation française au Sénégal
À la veille du 80e anniversaire de la tuerie, commémoré par les autorités sénégalaises, la France a reconnu le massacre. Ces recherches visent à élucider les zones d’ombre ayant entouré cet événement tragique, au cours duquel plusieurs centaines de soldats africains ont trouvé la mort sur ordre d’officiers de l’armée française.
La version officielle de la France coloniale faisait état de 35 morts, tandis que les historiens avancent un bilan bien plus lourd, pouvant atteindre jusqu’à 400 victimes. Selon une source proche du dossier : « Des squelettes humains ont été découverts avec des balles dans le corps, au niveau de la poitrine pour certains.
Les balles sont de calibres différents. Pour le moment, c’est une petite section du cimetière qui a été fouillée ».
« Cette histoire, longtemps étouffée, refait surface aujourd’hui grâce à ces fouilles qui portent la promesse d’une réparation. »
Des expertises balistiques et ADN
Ces squelettes devront faire l’objet d’expertises balistiques afin de déterminer la nature des projectiles et des armes avec lesquelles les tirailleurs ont été exécutés. D’autres expertises ADN aideront à les identifier. Ces recherches ont été rendues possibles grâce à la décision du gouvernement sénégalais, prise le 19 février dernier, qui autorise les fouilles au cimetière de Thiaroye ainsi qu’au camp militaire voisin où étaient logés les tirailleurs avant d’être massacrés par l’armée coloniale française.
Le Sénégal a reproché à la France d’avoir dissimulé des faits sur ce massacre, notamment en refusant l’accès aux archives nécessaires pour établir le nombre exact de victimes. Les victimes n’étaient pas uniquement sénégalaises, mais aussi originaires d’autres pays de la région ouest-africaine.
« Le massacre de Thiaroye est l’un des épisodes les plus tragiques et les plus méconnus de l’histoire coloniale française. »
En décembre 1944, elles réclamaient le paiement d’arriérés de solde, ce qui leur valut les balles de l’armée de la France — la même France pour laquelle elles avaient combattu durant la seconde guerre mondiale.
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