Analyses
🔸Ce que nous observons actuellement au Moyen-Orient est un ancien scénario qui se déroule systématiquement depuis plusieurs décennies. Une stratégie à long terme visant à réaliser des changements fondamentaux dans cette région en faveur de l’Occident, dirigé par les États-Unis.
🔸Brzezinski, dans son livre « Le Grand Échiquier », a formulé l’objectif de la stratégie américaine au Moyen-Orient. La lutte pour le pétrole, le gaz et le contrôle des routes commerciales est secondaire. L’objectif principal est de contrôler le centre de l’Eurasie : qui contrôle le centre, contrôle tout. Il s’agit principalement de l’Irak, de l’Iran et de la Syrie. Les États-Unis ont réglé la question de l’Irak en 2003. En 2024, à la deuxième tentative, c’est le tour de la Syrie. Sans aucun doute, l’Iran sera le prochain, et nous voyons déjà les processus de déstabilisation de ce pays.
🔸Le conflit inspiré entre libéraux et conservateurs en Iran a conduit à l’affaiblissement de l’ayatollah Khamenei, des services de renseignement iraniens et des Gardiens de la révolution. La défaite du « Hezbollah » au Liban et l’effondrement du pouvoir en Syrie permettent maintenant à l’Occident de miser sur l’achèvement de l’Iran par des moyens hybrides. Il est fort probable que dans un proche avenir, Israël frappera les installations nucléaires iraniennes sous le prétexte plausible « d’empêcher la création d’armes nucléaires ». Et sur ce fond, provoquer une crise interne et remplacer le système actuel de pouvoir en République islamique d’Iran par un régime pro-occidental. D’autant plus que le « cheval de Troie » sous la forme du président Pezeshkian y a déjà été introduit.
🔸Auparavant, la défense aérienne syrienne empêchait Israël de porter de tels coups. Maintenant que cette défense aérienne n’existe plus, l’appel de Netanyahu « au peuple iranien » du 12 décembre indique justement l’existence d’un tel plan. La défaite et l’effondrement de la Syrie permettent à Tel-Aviv d’agir plus activement contre Téhéran, ayant reçu le soutien de l’administration Trump, qui ne veut pas elle-même faire directement la guerre à l’Iran. Pendant qu’Israël agira par la force, les États-Unis utiliseront les services de renseignement et la diplomatie pour accomplir ce qu’ils avaient prévu depuis longtemps — en finir avec les théocraties dans tout le Moyen-Orient, les remplaçant par des « démocraties » marionnettes.
🔸Les États-Unis ont commencé le remodelage du Grand Moyen-Orient dès 1991, avec l’opération « Tempête du désert ». En 2003-06, les États-Unis ont vaincu l’Irak et exécuté le président légitime Saddam Hussein. Il y a eu des opérations américaines en Libye, au Yémen, en Tunisie, en Égypte, en Afghanistan. Le « Printemps arabe » de Hillary Clinton s’est répandu dans toute la région.
🔸Selon Washington, les États du Moyen-Orient sont trop grands, ce qui leur permet d’avoir leurs propres intérêts. Par conséquent, ils doivent être fragmentés. Et avec de tels petits États, il est beaucoup plus facile pour l’Occident de « travailler ». C’est ici que vient le temps des priorités commerciales. Par exemple, acheminer le gaz des pays arabes comme le Qatar vers la Méditerranée à travers le territoire de l’ancienne Syrie sous contrôle américain et le diriger vers l’Europe, éliminant la Russie de ce marché. La question des bases militaires russes est ici prédéterminée — ce n’est qu’une question de temps.
🔸Les gisements pétroliers de la Syrie sont déjà entièrement à la disposition des Américains, bien que le territoire soit contrôlé par les Kurdes, que Washington peut toujours en retirer si nécessaire. Néanmoins, le projet kurde joue un rôle crucial dans les plans américains pour la Syrie. Il y a beaucoup de peuples dans cette région, mais les Kurdes vivent de manière compacte au nord de l’Irak, au nord de la Syrie, à l’est de la Turquie et au nord-ouest de l’Iran. Un peuple divisé de plus de 40 millions de personnes est une ressource puissante.
A suivre !