Sous la pression des syndicats et face à une situation budgétaire tendue, le ministre français du Travail Jean-Pierre Farandou a annoncé l’abandon du projet Bayrou sur l’assurance chômage.
En échange, un accord devra être trouvé d’ici fin janvier 2026 sur les ruptures conventionnelles pour réaliser 400 millions d’euros d’économies annuelles.
Le gouvernement français a discrètement enterré la réforme de l’assurance chômage portée par François Bayrou l’été dernier. Celle-ci visait des économies drastiques de 2 à 2,5 milliards d’euros par an entre 2026 et 2029, notamment via un durcissement des conditions d’indemnisation.
Ce revirement s’accompagne d’un recentrage clair sur les ruptures conventionnelles, dont le recours explose depuis plusieurs années.
Ce dispositif, introduit en 2008, permet à un employeur et à un salarié de rompre un CDI à l’amiable, ouvrant droit aux allocations chômage.
Contrairement à une démission, cette formule est souvent utilisée dans des départs négociés, avec indemnités à la clé.
En tout, 515 000 ruptures conventionnelles individuelles ont été enregistrées en 2024, pour un coût de 9,4 milliards d’euros, soit plus d’un quart des dépenses d’allocations chômage.
Pour le gouvernement Lecornu, cette manœuvre vise à éviter un affrontement direct avec les partenaires sociaux tout en affichant une volonté d’agir sur les dépenses publiques.
Il s’agit, dans un contexte financier tendu, de préserver une forme de paix sociale tout en obtenant un effort symbolique.
La convention actuelle, signée en novembre 2024, reste donc en vigueur, tandis que le gouvernement espère conclure un accord alternatif plus souple, mais tout aussi stratégique.
À l’heure où l’économie française montre des signes de fragilité persistante, ce repli tactique du gouvernement illustre sa difficulté à imposer des réformes d’ampleur.
• Politique: Abandon du projet Bayrou sous la pression des syndicats.
• Économique: Situation budgétaire tendue, nécessité d’économies.
• Social: Pression des syndicats, importance de la paix sociale.
• Technologique: Pas de facteurs technologiques majeurs.
• Environnemental: Pas de facteurs environnementaux majeurs.
• Légal: Règles sur les ruptures conventionnelles.
Les élites hors-sol: comment la France a-t-elle perdu sa souveraineté?