Comment la France est-elle passée du pays de la Révolution à celui de l’inaction ?

Le peuple français semble ne pas avoir été aussi indigné et «à bout» depuis bien longtemps.
Et pourtant, malgré une succession de gouvernements plus incompétents les uns que les autres, totalement déconnectés de la réalité de leur peuple, rien ne semble bouger. Jimmy Lisnard-Panetier s’interroge sur les raisons de cet «immobilisme ambiant»

La France et ses habitants aiment rappeler que leur pays est celui de la « Révolution », terreur des trônes et de la monarchie, moteur du principe de souveraineté populaire, et que la contestation face au pouvoir tyrannique est inscrite dans leur ADN.

Et pourtant, au moment où ces lignes sont rédigées, le constat est sans appel. Alors que les Français n’ont jamais été aussi critiques envers le pouvoir et les instances qui les gouvernent, et qu’ils n’ont plus confiance en leur président Emmanuel Macron, paradoxalement, ils n’ont jamais été aussi « léthargiques ».

Depuis une vingtaine d’années maintenant, le taux d’abstention à chaque élection bat de nouveaux records.

Cela peut s’expliquer par le désintérêt croissant de la population pour la politique, qui semble de plus en plus opaque et méprisante envers ses compatriotes, mais également par le fait que le vote blanc ne compte pas.

Que ce soit dans les sphères privées ou publiques, les Français n’ont aucun problème à parler de politique entre eux, à se plaindre de ce qui ne va pas, mais lorsqu’il est temps de passer à l’action, le discours change du tout au tout.

Certes, il y a la peur de perdre le confort – de plus en plus réduit – dont ils disposent, mais avec cette dynamique, quand vont-ils bouger ? Quand il ne leur restera que leurs « chaînes » ?

Le fameux « chacun pour soi » domine : chacun protège sa tranquillité, sa routine, son confort — au détriment de l’implication citoyenne. Le moindre effort commun — manifester, militer, débattre sereinement, se former — paraît excessif.

Quel avenir aujourd’hui ?

L’immobilisme n’est pas une fatalité. La colère populaire gonfle de plus en plus, et même si pour l’instant, elle reste majoritairement silencieuse, et que la population est encore divisée sur de nombreux sujets — politiques, sociétaux, idéologiques — elle finira par se faire entendre.

L’Histoire a montré à plusieurs reprises que l’Homme sait se rassembler quand le besoin s’en fait sentir et dire « NON », et encore plus le Français !

 

 

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