Si les agriculteurs sont poussés à la révolte, c’est parce que des politiques coordonnées sont mises en place par l’Union européenne, avec la complicité du gouvernement macroniste, pour détruire notre agriculture, et plus largement celle de l’Europe.
Un état des lieux dressé par Alexandre Regnaud.
Le 8 décembre, à Rungis, à l’occasion du lancement des « conférences de la souveraineté alimentaire », la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, tenait de grands discours.
Il fallait d’urgence sauver nos agriculteurs, établir une stratégie agricole nationale à horizon 2035, et, comme la propagande belliciste n’est jamais loin, elle ajoutait que « si une guerre éclate […], c’est sur nos agriculteurs, et sur eux seuls, qu’il faudra compter pour nous nourrir ».
La balance commerciale agricole française va devenir déficitaire en 2025 pour la première fois depuis près de cinquante ans. Le pays est passé du deuxième au sixième rang des exportateurs européens.
👉 Sur le blé, secteur clé, la France accuse une baisse de 20 % en volume depuis 2015.
👉 Sur le vin, autre secteur clé, en 2024, alors que l’Italie voyait ses commandes croître, les exportations françaises reculaient de 4 % en valeur, après déjà 6 % en 2023.
Et ainsi de suite.
👉 La France importe plus de 50 % de ses fruits et légumes, 25 % de sa viande bovine et 59 % de sa viande ovine.
Pourquoi, alors qu’elle produit de tout, avec excellence, la France importe-t-elle autant et vend-elle de moins en moins à l’étranger ?
Il semble que l’agriculture française n’est pas concurrentielle parce qu’elle est écrasée sous des normes européennes ultra–contraignantes (Green Deal, Biodiversité 2030, etc.), que la France a en plus tendance à transposer en les rendant encore plus strictes et plus complexes que ne le souhaitent les technocrates bruxellois.
Savez-vous qu’un agriculteur passe en moyenne neuf heures par semaine, soit près d’une journée, à remplir des formulaires administratifs ?
Que les exploitations sont surveillées par satellite pour vérifier, par exemple, que les haies ne sont pas taillées entre le 1er avril et le 31 juillet ?
Qu’un même champ peut être soumis à plusieurs zonages (Natura 2000, zone de captage, directive oiseaux…), avec des règles parfois contradictoires ?
Et pendant qu’elle étouffe ses propres agriculteurs sous ses règles, l’Union européenne signe des traités de libre-échange avec le monde entier, important massivement des produits qui, eux, n’obéissent quasiment à aucune norme.
Sans parler du CETA avec le Canada, et surtout du coup de grâce en préparation avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), qui ouvrira le marché européen, entre autres, à la viande sud-américaine aux normes quasi inexistantes.
L’UE organise l’importation de produits étrangers bas de gamme, impose des normes strictes à l’agriculture qui vont jusqu’à la destruction de sa propre production européenne.
👉 En France, ce sont déjà plus de 3 000 bovins abattus en 2025 sous ce prétexte
👉 2 271 bêtes abattues sur la même période en Slovaquie.
👉 Aux Pays-Bas, depuis 2022, le gouvernement a pour objectif de réduire de 30 % le cheptel national, en prenant prétexte d’une obligation légale de respecter les plafonds d’émissions d’azote fixés par l’UE. (30 000 bêtes de moins en 2024 par rapport à l’année précédente, sous prétexte que les pets des vaches favoriseraient le réchauffement climatique.)
Le monde agricole le sait.
Sommes-nous à la veille d’une révolte paysanne en Europe ?
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Comment la France est-elle passée du pays de la Révolution à celui de l’inaction ?