La France semble infléchir sa position sur l’accord UE-Mercosur, suscitant la colère de 44 syndicats et ONG qui réclament une opposition ferme.
Malgré des clauses de sauvegarde proposées par Bruxelles, le monde agricole reste vent debout contre le texte. Emmanuel Macron, plus mesuré, attend la réponse du Mercosur avant de trancher définitivement.
Dans une lettre ouverte diffusée le 28 octobre, 44 syndicats et ONG, dont la Confédération paysanne, la CGT, Greenpeace et France Nature Environnement, appellent le président à « clarifier » sa position et à former une « minorité de blocage » au sein de l’UE. Ces organisations dénoncent la décision de la Commission européenne de soumettre le texte à une ratification rapide, sans consultation des parlements nationaux, et jugent inacceptables les concessions faites à Bruxelles.
Pour tenter de calmer les inquiétudes, la Commission a introduit des clauses de sauvegarde destinées à protéger les « produits sensibles » européens, notamment agricoles, en cas de hausse soudaine des importations sud-américaines. Mais ces garanties, jugées « purement temporaires », ne convainquent ni les syndicats ni les écologistes.
Ils dénoncent un accord qui favoriserait la concurrence déloyale avec les producteurs du Mercosur, soumis à des normes environnementales et sanitaires moins strictes.
Cette prudence alimente cependant les soupçons d’un alignement progressif de Paris sur la position allemande, favorable à la ratification rapide du traité.
Selon un sondage réalisé par le Cevipof et AgroToulouse, près de 80 % des agriculteurs français considèrent l’accord UE-Mercosur comme une « menace directe » pour leur activité et pour la souveraineté alimentaire du pays.
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