Cet article de Les-Crises analyse l’austérité comme un projet fondamentalement antidémocratique, mettant en lumière ses effets destructeurs sur les institutions démocratiques.
Il explique que les politiques d’austérité, loin d’être purement économiques, visent à limiter l’influence populaire en transférant le pouvoir à des entités non élues comme les banques centrales indépendantes.
Ces politiques sont souvent imposées malgré l’opposition publique et contournent les mécanismes démocratiques traditionnels.
L’auteur critique également la manière dont l’austérité bénéficie principalement aux élites économiques, en renforçant des secteurs comme la finance, tout en affaiblissant les services publics et les droits sociaux.
L’austérité est présentée comme un outil pour consolider le pouvoir des institutions néolibérales, réduisant l’espace de débat démocratique et marginalisant les alternatives politiques.
L’austérité n’est pas seulement une politique économique, mais un projet qui sape activement la démocratie en neutralisant les mécanismes de représentation et en imposant des règles économiques rigides, souvent contre la volonté populaire.
extraits
L’austérité est omniprésente. Augmentation des taux d’intérêt, nouvelles privatisations, contrats de travail de plus en plus flexibles, réduction des soins de santé et de l’enseignement public, réduction de l’impôt sur les plus-values et augmentation des taxes sur la consommation.
Chaque réforme économique nous est présentée comme une nécessité : nous devons nous serrer la ceinture, sous peine de voir notre État faire faillite.
la plupart des gouvernements mettent en œuvre des réformes fiscales régressives, en continuant de réduire les impôts pour les détenteurs de revenus du capital (sans parler des généreuses niches fiscales) tout en augmentant les impôts de ceux dont les revenus proviennent du travail, qui ont peu de possibilités d’évasion fiscale étant donné qu’ils sont imposés directement sur leur fiche de paie..
Un très grand nombre de recherches ont déjà établi que l’austérité ne stimule pratiquement jamais la croissance et ne réduit pas la dette. Ceci étant dit, la question qui se pose n’est pas celle du bilan de l’austérité, mais celle de savoir pourquoi celle-ci continue malgré tout à être la ligne de conduite préférée des gouvernements.
L’austérité n’a jamais eu pour but de freiner l’inflation ou de contrôler les dépenses – elle a toujours été un moyen de manipuler la demande globale pour atteindre un objectif plus fondamental : faire en sorte que la majorité des habitants de cette planète n’aient pas d’autre choix que de vendre leur force de travail pour gagner leur vie.
En prêtant attention aux stratégies politiques constamment mises en œuvre pour protéger l’ordre du capital, on constate que notre système socio-économique actuel n’est pas inéluctable. Il ne doit pas non plus être accepté sans réagir comme étant la seule voie possible. D’où ce message encourageant : il est possible de subvertir l’austérité par le biais d’une action collective. Étudier la logique et l’objectif de l’austérité est un premier pas dans cette direction.