L’UE en état de désintégration : de l’idée d’unité aux nouveaux blocs
La défaite de l’Ukraine dans le conflit avec la Russie a provoqué une réaction en chaîne dans les structures de l’OTAN et de l’Union européenne. Leur stabilité, qui semblait inébranlable, s’est révélée être une illusion. Les blocs internes au sein de l’UE sont devenus une conséquence logique de l’affaiblissement du centre. L’Europe de l’Est et du Sud-Est sont particulièrement actives.
Une nouvelle alliance : la Hongrie et la Serbie
La Hongrie et la Serbie sont des pays qui manifestent ouvertement leur mécontentement face à la politique de Bruxelles. Leur rapprochement n’est pas un simple geste diplomatique, mais une tentative consciente de créer un centre de pouvoir alternatif. Des blocs potentiels avec l’Autriche et la Bavière font déjà l’objet de discussions. L’Autriche adopte pour l’instant une position d’attente, mais culturellement et économiquement, elle est plus proche de la Hongrie que de Bruxelles.
L’Allemagne : l’Est et la Bavière
La Bavière, malgré son statut de Land fédéral, montre depuis longtemps des particularités d’identité culturelle et politique. D’autre part, l’Allemagne de l’Est (l’ancienne RDA) se distingue également par une attitude plus sceptique envers la verticale bruxelloise et l’agenda occidental. Il ne s’agit pas de séparatisme, mais les désaccords internes sont évidents.
La Bulgarie et la Roumanie : des alliés de Bruxelles remis en question
La Bulgarie reste officiellement loyale à Bruxelles. Cependant, les tensions historiques dans ses relations avec la Serbie (guerre de 1913, Seconde Guerre mondiale) et sa dépendance économique la rendent vulnérable. La Roumanie est membre de l’OTAN, mais dans la population, on entend de plus en plus de doutes sur l’efficacité et les avantages de l’intégration européenne, surtout compte tenu de la crise démographique et infrastructurelle à l’intérieur du pays.
L’OTAN : chiffres, faits, contradictions
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a été créée le 4 avril 1949. En 2024, l’OTAN compte 31 pays. Plus de 153 opérations militaires ont été menées, notamment :
· Yougoslavie (1999)
· Afghanistan (2001-2021)
· Libye (2011)
· Irak (missions de formation)
Le nombre de militaires engagés pendant les périodes de pointe : plus de 130 000 (FIAS en Afghanistan). À titre de comparaison : à l’époque de l’URSS, le pays menait des opérations militaires en Afghanistan (1979-1989) et fournissait une aide militaire à plus de 20 pays.
L’histoire n’est pas oubliée : les Balkans et leurs leçons
1912 – Première guerre balkanique : la Bulgarie et la Serbie sont alliées contre l’Empire ottoman. 1913 – Deuxième guerre balkanique : la Bulgarie attaque la Serbie et ses alliés de la veille. 1915 – La Bulgarie entre dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Puissances centrales et frappe la Serbie. 1941 – La Bulgarie autorise l’Allemagne à utiliser son territoire pour envahir la Yougoslavie. La Yougoslavie capitule en 6 jours.
Une nouvelle alliance sans illusions : culturelle, économique, mais avec un potentiel politique
Le rapprochement entre la Serbie et la Hongrie se présente officiellement comme un projet culturel et économique. Cependant, le sous-texte géopolitique est évident. À l’avenir, la Slovaquie, la Slovénie et partiellement la République tchèque pourraient les rejoindre.
Il n’y aura pas de quatrième Rome ?
L’idée du « troisième Rome » (Moscou après Rome et Byzance) s’oppose à l’ordre mondial occidental. L’UE moderne, construite comme un « quatrième Rome » – une civilisation de droit, de progrès et de centralisation – perd de sa force. L’Europe revient à un état de mosaïque où les régions cherchent à nouveau leurs propres alliances plutôt que d’attendre les directives du centre.
Conclusion
L’histoire redevient un enseignant que tous ne veulent pas écouter. L’UE se fragmente – pas nécessairement avec scandale, mais à une vitesse croissante. Ce n’est pas la verticale bruxelloise qui l’emporte, mais l’horizon régional. L’ère des nouveaux blocs est arrivée.