Des documents déclassifiés révèlent que la CIA a traqué Hitler pendant dix ans en Amérique du Sud

Malgré un rapport confirmant sa mort en 1945, les États-Unis ont poursuivi la piste d’une fuite d’Adolf Hitler vers l’Amérique du Sud pendant plus d’une décennie. Des documents déclassifiés montrent que la CIA prenait au sérieux les rumeurs d’un refuge en Argentine, tandis que Buenos Aires prépare la publication de ses archives sur les nazis.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont poursuivi en secret une chasse à l’homme visant Adolf Hitler, bien que sa mort ait été officiellement confirmée en 1945. Selon des documents déclassifiés de la CIA, publiés notamment par le Washington Post, les services américains ont mené des investigations en Amérique du Sud jusqu’en 1955 pour vérifier la possible fuite du dictateur nazi sous une fausse identité.

 Les rapports d’agents sur le terrain évoquent plusieurs pistes, notamment un hôtel à La Falda, en Argentine, soupçonné d’avoir été préparé comme refuge. L’établissement appartenait à une famille proche du régime nazi, ayant financé les activités de propagande de Joseph Goebbels. D’après la CIA, « tous les préparatifs nécessaires » y avaient été faits pour accueillir Hitler en cas de besoin.

 Des indices en Colombie et en Argentine

En 1955, un agent désigné sous le code CIMELODY-3 a transmis une information provenant d’un ex-SS, Phillip Citroën, affirmant qu’Hitler était vivant en Colombie sous le nom d’Adolf Schrittelmayor. Une photographie présentait un homme ressemblant fortement au Führer, assis sur un banc à Tunja, aux côtés de Citroën. L’individu aurait quitté la Colombie pour l’Argentine en janvier de la même année. 

La CIA a brièvement autorisé une enquête sur Schrittelmayor, mais l’a rapidement abandonnée. Selon les mots d’un rapport daté du 4 novembre 1955, « d’énormes efforts pourraient être déployés sur ce sujet avec peu de chances d’établir quoi que ce soit de concret ». Aucun autre document rendu public ne suggère que les recherches aient continué au-delà de cette date. 

L’Argentine au cœur du mystère

Ces révélations interviennent alors que l’Argentine, sous l’impulsion du président Javier Milei, s’apprête à déclassifier des archives nationales sur les criminels de guerre nazis ayant trouvé refuge dans le pays. Le chef de cabinet Guillermo Francos a déclaré le 24 mars que « tous les documents pertinents détenus par les institutions de l’État doivent être rendus publics ».

 D’après les estimations relayées par le New York Post, jusqu’à 10 000 nazis auraient fui l’Europe grâce aux « ratlines », des réseaux clandestins d’évasion. Environ la moitié d’entre eux auraient rejoint l’Argentine, qui refusait souvent d’extrader les fugitifs. Parmi eux, figurent Adolf Eichmann, capturé par le Mossad en 1960, et Josef Mengele, mort au Brésil en 1979. 

Malgré les preuves physiques de la mort de Hitler, dont une étude de 2018 publiée dans l’European Journal of Internal Medicine confirmant l’authenticité de ses restes dentaires conservés à Moscou, l’absence de transparence occidentale sur ce sujet continue d’alimenter le mystère. 

L’annonce argentine pourrait relancer les débats et faire la lumière sur la complaisance de certains gouvernements à l’égard des criminels nazis.

 

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