Pas d’économies de l’état mais plus de taxes ?
Au micro de RMC-BFMTV ce 27 mai, le Premier ministre français a déclaré qu’un plan pluriannuel visant à redresser les finances publiques serait présenté aux Français «avant le 14 juillet». Assurant qu’un «effort» serait demandé à tous les Français, il n’a toutefois donné aucun élément concret quant à la nature de cet effort.
Qui va souffrir le plus des efforts à faire ?
« Tout le monde va devoir faire des efforts », a déclaré ce 27 mai le Premier ministre français, répondant à une question d’Apolline de Malherbes au sujet d’un potentiel retour sur la table de la suppression de l’abattement fiscal des retraités de 10%. « Je ne ciblerai pas une catégorie de Français à l’exclusion des autres », a répondu François Bayrou.
Tous deux ont renvoyé au rapport, alarmiste, publié la veille par la Cour des comptes sur la trajectoire financière « hors de contrôle » de la Sécurité sociale et brandissant le risque d’une « crise de liquidité » dès 2027.
« Nous ne pouvons pas dépenser plus que ce qui rentre dans les caisses, nous ne pouvons pas avoir une croissance des dépenses plus grande que la croissance des recettes », a martelé le locataire de Matignon, invoquant une « orientation élémentaire, de bon sens ».
Poursuivant sur la nature et la forme que prendraient ces économies – et contributions supplémentaires – le Premier ministre a prôné un « plan d’ensemble » qu’il entend présenter aux Français « avant le 14 juillet ». Un plan s’étalant sur 3 à 4 années, ayant pour ambition un retour à l’équilibre des finances publiques et dont il ne « fera pas fuiter les mesures et les décisions ».
Une hausse de la TVA ? la meilleure solution ?
La journaliste s’est montrée insistante sur la grogne des chauffeurs de taxis : après une hausse de 45% en 5 ans du coût pour l’État du transport de patients par les taxis conventionnés – pour s’établir à près de 3,1 milliards d’euros – « cela bloque » sur l’économie de 300 millions d’euros étalée sur 3 ans demandée par le gouvernement.
Des économies qui, selon des syndicats, « pourraient réduire de 40 à 60% les revenus de chauffeurs ». Sur ce point, François Bayrou affirme qu’il obtiendra encore davantage d’économies, qui seront définies « avec eux ».
« On a commencé cette interview il y a 20 minutes, je n’ai pas le début des 40 milliards » d’économies recherchées par le gouvernement pour son budget 2026, a fini par s’agacer la journaliste.
« Vous n’êtes pas la Cour des comptes », a rétorqué François Bayrou, évoquant de nouveau la « prise de conscience » nécessaire des Français sur la situation financière du pays. Pays qui, a-t-il réitéré en début d’interview, « ne produit pas autant que ses voisins ». « Je ne suis pas opposé et je suis même favorable à ce que l’on cherche un financement différent de notre modèle social », a fini par lâcher François Bayrou, travaillé sur l’éventuelle mise sur la table d’une TVA sociale tout en ne reprenant pas ce terme.
Sur qui pesera le plus le poids de la TVA Sociale ?
Cette mesure consisterait à compenser une partie des cotisations sociales par une augmentation de la taxe sur la consommation. « Le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être », a confié le Premier ministre.
Bien que la France soit le pays de l’OCDE qui impose le plus, avec près de la moitié (46,1% en 2022) de son PIB tirée exclusivement des prélèvements obligatoires, la France n’en demeure pas moins endettée à hauteur de plus de 3 300 milliards d’euros fin 2024, ce qui représente – en moyenne – près de 50 000 euros par Français.
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