France : les députés approuvent l’«aide à mourir»

 « L’aide à mourir ou un renoncement aux soins »

L’Assemblée nationale a adopté ce 27 mai, en première lecture, la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir. Un vote marqué par un fort clivage droite – gauche, ses partisans prônant une nouvelle liberté, ses détracteurs dénonçant un texte incarnant un renoncement aux soins, socialement inégalitaire et passible de mener à des dérives.

305 pour, 199 contre et 57 abstentions, tel est le résultat du vote qui s’est tenu dans l’après-midi de ce 27 mai au Palais Bourbon, où les députés ont ainsi approuvé en première lecture la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir.

À l’Assemblée, ce vote a été marqué par une forte approbation du texte au sein des rangs de la gauche et des macronistes et par un rejet du côté des Républicains les Rassemblement national.

« Est-ce qu’on est libre de ses choix lorsqu’on est pauvre et qu’on ne peut pas se payer les médicaments non remboursés et les aides humaines, et matérielles ? » avait déclaré ce médecin, avant d’asséner : « oui, la fin de vie est plus pénible lorsqu’on est pauvre et seul que lorsqu’on est riche et entouré ! ».
« Quand il y a une demande à mourir qui nous arrive, quand vous apportez des solutions, en fait les demandes à mourir disparaissent » estimant que l’« on a visé à côté » et soulignant qu’en France « une personne sur deux n’a pas accès aux soins palliatifs ».

La France légalise l’aide à mourir. Faut-il y voir un progrès… ou une pente glissante ?

« Cet amendement est un amendement de persécutions futures » a quant à lui fustigé un député lors des débats dans l’hémicycle, dénonçant un texte franchissant un « interdit moral multiséculaire » et mettant en garde contre un potentiel « harcèlement» judiciaire à l’encontre de « tous ceux qui voudront continuer à promouvoir les soins palliatifs ».

Des opposants mobilisés  

 À l’extérieur de l’Hémicycle, l’association Alliance Vita a mobilisé des milliers de militants partout en France et notamment à Paris, dénonçant une loi qui pourrait fragiliser les plus vulnérables.
« Soigner, c’est aider à vivre jusqu’au bout, pas administrer la mort », martèle Tugdual Derville, son président.
« Une telle loi risque de faire peser une culpabilité sur les plus âgés, qui se sentiront inutiles », confie Étienne, un participant de 71 ans.

 L’association SFAP, qui défend les soins palliatifs, dénonce de son côté une « rupture avec l’éthique médicale » et des « critères d’accès flous et extensibles ».
C’est un « glissement inéluctable » vers l’euthanasie pour des personnes handicapées ou en détresse psychologique, comme observé au Canada ou en Belgique.
Elle dénonce une « loi pour les pauvres », où la précarité pourrait pousser à choisir la mort faute de soins.

📡 GEOSKOP

GEOSKOP est un média d’analyse libre, sans subvention, sans appartenance partisane. Chaque article est rédigé avec rigueur, parfois en collaboration avec l’intelligence artificielle de ChatGPT.

📍 Ici, nous n’informons pas pour faire peur, ni pour séduire. Nous informons pour comprendre.

“La vérité n’a pas besoin de costume. Elle a besoin d’espace.”

➡ Lire notre manifeste éditorial


📣 Rejoignez-nous sur Telegram pour recevoir nos prochains articles.

AUTRES ARTICLES À DÉCOUVRIR