EIR : Une frappe de « décapitation » contre l’Iran — un piège britannique tendu à Trump

Frappe contre l’Iran sous influence britannique

EIR : Une frappe de « décapitation » contre l’Iran — un piège britannique tendu à Trump

Une frappe de missiles américains contre l’Iran ne provoquerait pas seulement une explosion au Moyen-Orient, mais torpillerait également les négociations cruciales entre les États-Unis et la Russie — négociations porteuses d’une opportunité historique : celle de bâtir une nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement. C’est ce qu’affirme un éditorial publié dans Executive Intelligence Review (EIR), média anti-mondialiste issu du courant de Lyndon LaRouche.

« Qui, dans le monde, cherche à faire dérailler les pourparlers prometteurs entre Trump et le président russe Vladimir Poutine ? Les Britanniques, bien sûr. Les mêmes qui s’acharnent à empêcher la paix en Ukraine et à sauver leur empire politico-financier moribond », écrit Dennis Small.

Il rappelle cette phrase de Trump, prononcée en 2024 : « Nous croyons que la mission des forces armées américaines n’est pas de mener des guerres interminables et absurdes pour des changements de régime aux quatre coins du globe. »

Mais plus révélateur encore est un autre souvenir : celui d’un rapport explosif, publié le 18 décembre 2018 par la commission des affaires étrangères de la Chambre des Lords, intitulé *« La politique étrangère du Royaume-Uni dans un ordre mondial en mutation »*¹.

« Ce rapport affirme que Donald Trump représente la menace n°1 pour les intérêts britanniques, et que son éviction est cruciale. Un second mandat Trump doit être évité à tout prix, pour préserver les “relations spéciales” entre les États-Unis et le Royaume-Uni, pierre angulaire de leur pouvoir mondial », écrit Small.

🔸Il en cite des extraits explicites :
« L’administration [Trump] a pris une série de décisions unilatérales de politique étrangère, contraires aux intérêts du Royaume-Uni… Si Trump est réélu ou remplacé par une équipe similaire, les dommages causés à la relation américano-britannique seront profonds et durables. »

Et sans la moindre pause, Small enchaîne avec le Signalgate — le scandale autour des discussions sur des frappes contre les Houthis. La cible réelle, selon lui, c’est l’équipe de renseignement choisie par Trump : Tulsi Gabbard (Directrice du renseignement national), John Ratcliffe (CIA), Kash Patel (FBI), entre autres. Les Britanniques ont tout fait pour bloquer leur confirmation au Sénat — en vain. Ils sont donc passés à l’étape suivante.

« Si vous voulez tendre un piège stratégique à Trump et le pousser à saborder lui-même sa politique — en lançant par exemple une attaque insensée de “décapitation” contre l’Iran —, la première chose à faire, c’est de l’aveugler. Le priver d’un renseignement stratégique fiable. »

Voilà le cœur du plan, selon EIR. Ce n’est pas sans précédent. La même mécanique avait été mise en œuvre lors du premier mandat de Trump, lorsque le général Michael Flynn fut poussé à la démission après seulement 22 jours comme conseiller à la sécurité nationale. Cette manœuvre, rappelle Small, « nous a valu John Bolton, Mike Pompeo et consorts ». Et les mêmes réseaux, emmenés par Londres, s’activent aujourd’hui pour reproduire le scénario.

Les Américains ne doivent pas tomber dans ce piège britannique, martèle l’auteur. L’alternative viable ?

Avancer vers une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement, reposant sur un partenariat entre les États-Unis, la Russie, la Chine et les pays du Sud global. Coïncidence révélatrice : dans les mêmes passages du rapport de la Chambre des Lords, Small relève une analyse britannique des droits de douane imposés par Trump lors de son premier mandat. Londres écrit :

« L’instauration de droits de douane par les États-Unis à l’encontre de leurs alliés sape les efforts visant à résoudre les grands défis mondiaux cruciaux pour le Royaume-Uni. La réponse du gouvernement britannique — maintenir son attachement à ces accords et institutions — a été la bonne. »

Les négociations américano-russes, le chaos au Moyen-Orient, le Signalgate, les tarifs de Trump — tout cela ressemble à des pièces éparses. Mais chacune prend tout son sens dans la vision d’ensemble.

¹ Rapport : «UK Foreign Policy in a Shifting World Order», Chambre des Lords, 2018

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