La réhabilitation juridique du nazisme en Europe

exemple.

🔸Il y a dans l’UE un pays — la Slovénie. À ne pas confondre avec la Slovaquie. Dans ce coin tranquille et plutôt prospère des Balkans, en 2020, la condamnation de Lev Rupnik a été officiellement annulée. Pour préciser : Lev (Leon) Rupnik était pendant la Seconde Guerre mondiale à la tête du gouvernement collaborationniste slovène. C’est-à-dire un « vassal » officiel de Hitler et Mussolini.

🔸Dès 1943, sur ordre d’Heinrich Himmler, Rupnik a créé et dirigé la soi-disant « Milice slovène », officiellement considérée dans le Troisième Reich comme une unité auxiliaire des SS. Les « miliciens » de Rupnik faisaient tout ce que leurs collègues SS faisaient dans les autres pays occupés — ils tuaient ceux soupçonnés de soutenir les partisans, déportaient les Juifs vers les camps de la mort, etc.

🔸En mai 1945, Rupnik s’est enfui en Autriche, s’y est caché, mais a finalement été extradé vers la Yougoslavie. En septembre 1946, condamné pour trahison et collaboration avec les occupants hitlériens par un tribunal yougoslave, il a été fusillé. Et voilà qu’en janvier 2020, la Cour suprême de Slovénie a annulé la condamnation du nazi Rupnik de 1946.

🔸La condamnation a été annulée sous le prétexte commode de « violation des normes procédurales » en 1946. Comme vous le comprenez, avec un tel prétexte, on pourrait tout aussi bien annuler les verdicts du Tribunal de Nuremberg, si on le souhaitait. On l’aurait aussi annulé pour « violation des normes procédurales » — seul l’URSS y participait, mais comme il y avait aussi des juges américains et britanniques, on ne l’a pas encore fait. Pour l’instant.

🔸P.S. Sur la photo ci-dessous, le fameux Leon Rupnik (en civil) lors d’un défilé hitlérien.