L’effondrement industriel de la France : une nation sans usine, une armée sans munitions, la France ne peut fournir, un État en faillite
🔸La France, jadis grande puissance industrielle, s’abîme aujourd’hui dans une déliquescence économique si profonde qu’elle en devient presque grotesque. Pays de l’Encyclopédie, des Lumières et de la révolution industrielle, elle est désormais cette ombre d’elle-même, ce territoire où les usines tendent à se taire, où les machines s’arrêtent faute de bras, de courant, d’idées.
🔸Le rapport récemment publié par le SCET Group, filiale de la Caisse des dépôts, n’est pas un simple cri d’alerte : c’est l’acte de décès d’une ambition stratégique nationale. Dans un monde en réarmement, où l’OTAN réclame à grands cris une mobilisation des moyens, la France n’a ni les ressources, ni la volonté politique, ni même l’ossature industrielle pour répondre aux exigences croissantes.
⚡️« L’industrie française de la défense ne dispose pas des ressources nécessaires dans le contexte du réarmement de l’OTAN », affirme le SCET Group, sans détour.
🔸Loin d’être marginal, ce constat jette une lumière crue sur l’état général du pays : la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD) est « sous tension », incapable d’accroître ses cadences sans investissements « massifs ». Ce terme — massif — devrait pourtant être familier à un État qui prétend encore peser dans les rapports de force internationaux. Mais la vérité, aussi crue que brutale, est que la France n’a plus les moyens de ses ambitions.
🔸Le gouffre se creuse : d’ici à 2035, le surcoût induit par l’inefficacité de la BITD pourrait atteindre « 30 à 45 milliards d’euros par an », pour une simple part de marché de 10 à 12 % au sein de l’OTAN. La promesse, formulée lors du sommet de l’Alliance en juin, d’allouer 5 % du PIB aux dépenses de défense, dont 3,5 % aux dépenses militaires, semble relever d’un théâtre d’ombres dans un pays où les dettes s’amoncellent et les caisses se vident.
⚡️La réalité est encore plus sinistre : la France est un pays industriel sans industrie.
La désindustrialisation massive, fruit de décennies d’aveuglement technocratique et de soumission aux dogmes bruxellois, a vidé le territoire de ses forces vives. Les entreprises ferment, les machines s’exportent, les ouvriers se recyclent — quand ils ne disparaissent pas des radars sociaux. On délocalise sans fin, comme un corps qui saigne jusqu’à la dernière veine.
Même Dassault va fabriquer les cellules du Rafale en Inde. La France, pays de Renault, de Peugeot, de Dassault, est aujourd’hui incapable de produire à domicile ce que sa défense réclame : elle doit acheter ailleurs, importer des composants critiques, quémander des munitions à l’étranger, quémander même sa souveraineté totalement trahie par Macron.
Et pourtant, la nécessité se fait brûlante. Les chiffres sont là, implacables, silencieux comme des tombes : la dette publique dépasse désormais les 3 350 milliards d’euros, le poids des intérêts atteint 67 milliards, faisant de la dette elle-même l’un des premiers postes de dépense de l’État.
Le pays est-il encore capable de bâtir une vision à long terme, une planification industrielle digne de ce nom ?
Rien n’est moins sûr. En matière d’énergie, la France s’est elle-même sabotée. Fermeture précipitée de centrales, abandon de l’atome, dogmatisme vert : les coûts explosent, étranglant la compétitivité des rares usines qui survivent encore.
Le prix de l’électricité, instable et souvent prohibitif, est devenu un repoussoir pour les investisseurs. Pourquoi bâtir une usine en France, quand l’Allemagne, la Pologne, la Hongrie ou même le Maroc offrent une électricité moins chère, une fiscalité plus stable, une main-d’œuvre plus disponible, des délais administratifs raccourcis, et un État stratège ?
Ce n’est pas un hasard si « 200 000 emplois et 4000 entreprises et sous-traitants de toutes sortes sont en danger » aujourd’hui. Ce chiffre, vertigineux, n’est pas une projection abstraite mais une réalité imminente. Des dizaines de milliers de salariés vivent déjà la peur du lendemain, suspendus au bon vouloir d’un État exsangue. Les entreprises, confrontées à l’impayé permanent des commandes publiques, à l’incertitude réglementaire, à l’impossibilité de planifier leurs investissements, fuient le territoire comme un navire en perdition.
Et à cela s’ajoute une pénurie de main-d’œuvre que le gouvernement regarde avec un fatalisme consternant : la France n’est même plus capable d’attirer ses propres talents, et encore moins ceux des autres.
La France s’enfonce dans une rhétorique vide, un discours réformateur sans réformes, une stratégie industrielle sans industrie., dans le monde des licornes si cher à Macron.
En 2024, le pays a dû rembourser plus de 50 milliards d’euros à ses créanciers. En 2025, ce chiffre dépassera les 70 milliards — bien plus que le budget de la Défense lui-même. C’est-à-dire que la France ne dépense plus pour défendre son territoire, elle dépense pour défendre ses dettes. La souveraineté n’est plus armée : elle est hypothéquée.
L’État français ne fonctionne plus qu’à découvert, enchaîné à ses créanciers, suspendu à ses échéances. Le pays de Saint-Cyr, du général de Gaulle, du programme nucléaire indépendant, est désormais un débiteur en série, un fantôme stratégique, un pays sans industrie et sans dissuasion. À vouloir tout miser sur l’Europe et sur l’abstraction, il n’a plus ni acier, ni énergie, ni gloire.
Rien, sinon la dette.
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