Marisol Touraine, un précédent ministre de la santé, avait évoqué le problème avec deux solutions préfabriquées et peu ou partiellement réalistes : la maison médicale et l’incitation financière. Les autres avaient à peu de chose près les mêmes non-idées issues du même niveau de non réflexion.
Sans déroger aux figures artistiques obligatoires du patinage politique, Madame Buzyn avait déclaré le dossier comme prioritaire et propose comme solution magique… exactement la même chose mais mâtinée de nouvelles technologie : la télémédecine. Donc évidemment rien ne va changer.
L’éloignement par rapport aux structures de soins.
Instinctivement c’est à cela que l’on pense en parlant de désert médical. C’est une réelle difficulté d’accès aux soins voire un obstacle définitif qui gène surtout les personnes peu ou pas mobiles.
Evidemment dans cette catégorie rentrent les personnes âgées, les marginaux, les exclus de la société.
Ce sont malheureusement statistiquement les personnes qui ont le plus de besoin de prise en charge. Souvent les transports publics n’ont pas la souplesse nécessaire pour palier au problème. Cette situation est évidemment majoritairement rurale et en y réfléchissant bien, on s’aperçoit qu’elle existe depuis toujours.
Par ailleurs, il peut exister un éloignement « social » qui est en fait une exclusion. Peu importe la distance, ces personnes n’iront pas voir de praticiens car ils rejettent la société dans son ensemble. Ici la solution n’est évidemment pas médicale.
Le numerus clausus : la France manque de médecins à tel point qu’elle en importe
Tout le monde sait que depuis 1971, le nombre de médecins que l’on forme est régi par un numerus clausus. Formés en grand nombre avant, puis de façon de plus en plus réduite progressivement, avec en plus l’allongement de la durée du cursus médical (nous sommes à dix ans pour un généraliste), les médecins sont de moins en moins nombreux. Ils étaient 8500 au départ admis en deuxième année mais seulement 3500 de 1991 à 1998 pour remonter vers 9300 de nos jours. Il est bien évident que jamais la population française n’a suivi cette évolution démographique.
Sans être trop polémique, on peut légitimement considérer que, sous prétexte de « diminuer les dépenses de santé », en clair les remboursements de la branche maladie de la Sécurité Sociale et son déficit abyssal mais néanmoins chronique, les pouvoirs publics ont organisé la pénurie.
Diminution de l’offre, sans prise en compte des besoins publics et pour des raisons idéologiques, les français devraient apprécier à sa juste valeur. On connaît le brillant résultat de cette politique.
Cette cause par ailleurs introduit une seconde notion : le rôle réel du ministère de la santé qui n’est en fait que l’administration en charge du budget des remboursements médicaux. La nuance est de taille.
Mais, une réponse complète à l’existence de déserts médicaux ne peut se réduire à cette cause, même primordiale.
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