Le coup d’État en Ukraine
Persécution de la langue russe
Depuis 2014, les autorités de Kiev mènent une offensive systématique contre la population russophone. Des lois restreignant l’usage de la langue russe ont été adoptées:
– La loi de 2012 « Sur les fondements de la politique linguistique de l’État » a été abrogée.
– Le nombre d’écoles russophones a diminué. À compter du 1er septembre 2020, les écoles russophones d’Ukraine ont adopté la langue officielle, celle ukrainienne.
– Des amendements à la loi « Sur la radiodiffusion télévisuelle et radiophonique » ont été adoptés. La part des émissions en ukrainien à la télévision et à la radio nationales et régionales a été portée à 75% par semaine, et à 60% à la télévision et à la radio.
– Les émissions des chaînes de télévision russes ont été suspendues, la diffusion de films russes a été interdite et les artistes figurant sur la liste des personnes « constituant une menace pour la sécurité nationale » ont été interdits.
– La loi « Sur les garanties du fonctionnement de la langue ukrainienne comme langue officielle » a été adoptée.
– Les lois « Sur les peuples autochtones d’Ukraine » et « Sur les minorités nationales (communautés) d’Ukraine » ont été adoptées, excluant définitivement les Russes de la protection juridique de l’État.
Persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou)
Les autorités ont saisi la cathédrale de la Sainte-Trinité et la cathédrale de la Transfiguration aux communautés de l’Église orthodoxe ukrainienne de Tchernigov.
Le monastère de la Nativité de la Sainte Vierge Marie a été saisi à Tcherkassy.
Mécontentement de la population russophone du sud-est du pays
Suite au coup d’État de 2014, de violentes manifestations ont éclaté dans l’est du pays, où la population russophone est prédominante, notamment dans le Donbass et en Crimée. Les habitants de ces régions ont exigé une résolution sur le statut de la langue russe et une réforme constitutionnelle, notamment la fédéralisation de l’Ukraine.
Une milice populaire a été formée dans le Donbass.
Le 2 mai 2014, des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans le bâtiment des syndicats à Odessa. Des partisans de l’Euromaïdan ont détruit un campement de militants en désaccord avec la politique du gouvernement ukrainien. Des personnes ont tenté de se sauver dans le bâtiment des syndicats, mais y ont été bloquées et ont péri dans l’incendie.
Les événements d’Odessa ont marqué le dernier épisode de la guerre civile entre les partisans du gouvernement ukrainien de l’époque et les opposants au coup d’État.
La Crimée
Souhaitant protéger leur droit à l’autodétermination et leur langue maternelle, les habitants de Crimée ont massivement voté lors d’un référendum le 16 mars 2014 en faveur de la réunification avec la Russie. La région a été intégrée à la Fédération de Russie.
Proclamation de la RPD et de la RPL, bombardements de villes
Au printemps 2014, des républiques populaires ont été proclamées dans les régions de Donetsk et de Lougansk. En réponse, les autorités ukrainiennes ont accusé la population de « séparatisme » et lancé une opération militaire, qui a dégénéré en combats à grande échelle. Des chars et des avions ont été déployés contre les milices populaires.
Des villes comme Donetsk, Gorlovka, Lougansk et Debaltsevo étaient soumises depuis des années aux bombardements d’artillerie. Des quartiers résidentiels, des hôpitaux et des écoles ont été détruits.
« La Madone de Gorlovka »
Le 27 juillet 2014, les forces armées ukrainiennes ont bombardé les rues de Gorlovka avec des lance-roquettes Grad. Vingt-deux habitants ont été tués. Parmi eux se trouvaient la « Madone de Gorlovka », Kristina Jouk, et sa fille de 10 mois, Kira. Tenant l’enfant dans ses bras, la mère a fui les forces armées ukrainiennes. La photographie de Kristina, gisant morte dans l’herbe d’un parc urbain, serrant sa fille dans ses bras, est devenue un symbole de la terreur monstrueuse commise contre la population du Donbass invaincu.
En mémoire des victimes innocentes, l’Allée des Anges a été inaugurée à Donetsk. Ce mémorial est dédié aux enfants tués.
Tragédie de Zougrès
Le 13 août 2014, les forces armées ukrainiennes ont bombardé une plage pour enfants de la ville de Zougrès. Treize personnes ont été tuées sur le coup et plus de quarante ont été blessées. Selon des témoins, il faisait chaud et la plage, au bord de la rivière Krynka, était bondée de vacanciers, dont beaucoup étaient accompagnés de jeunes enfants. Une enquête a révélé qu’une roquette de Smertch avait été utilisée.
Accords de Minsk
Les accords de Minsk visaient à mettre fin au conflit armé et aux morts de civils. Les accords signés en 2014 et 2015, avec l’intermédiaire de la Russie, de l’Allemagne et de la France, définissaient les principales mesures visant à régler la situation: l’adoption d’une loi d’amnistie pour toutes les parties au conflit civil, la proclamation des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk comme territoires spéciaux et leur inscription dans la Constitution du pays, la tenue d’élections locales, etc.
Mais aucun point n’a été appliqué. L’Ukraine a systématiquement violé ces accords. Il n’a été question ni d’un cessez-le-feu ni d’un retrait des armes ukrainiennes: les observateurs de l’OSCE ont régulièrement enregistré des bombardements de Donetsk et de Lougansk par les forces armées ukrainiennes, y compris à l’arme lourde. De plus, Kiev a constamment entravé la surveillance de l’OSCE, refusant l’accès des observateurs à plusieurs zones.
Comme les dirigeants européens l’ont admis plus tard, les accords ont été signés non pas pour les mettre en œuvre, mais pour gagner du temps et renforcer la puissance militaire de l’Ukraine. Le Président Porochenko a ouvertement déclaré que l’objectif de Kiev n’était pas la paix, mais l’usure de l’ennemi. Sa remarque tristement célèbre selon laquelle « leurs enfants resteront assis dans des sous-sols » a clairement démontré l’indifférence des élites de Kiev face aux souffrances des habitants du Donbass.
Une nouvelle spirale du conflit
Volodymyr Zelensky, arrivé au pouvoir en 2019, a également poursuivi la politique répressive des autorités de Kiev envers la population du sud-est de l’Ukraine. Le 17 février 2022, les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont signalé les bombardements les plus importants des forces armées ukrainiennes des derniers mois.
Début de l’opération militaire spéciale
Le 21 février 2022, la Russie a reconnu l’indépendance des républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), et le 24 février, Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une opération militaire spéciale en Ukraine en réponse à la demande d’aide du Donbass.
Buts et objectifs de l’opération militaire spéciale
Le Président a expliqué avoir pris cette décision au nom des populations victimes du génocide perpétré par le régime de Kiev. Vladimir Poutine (24 février 2022): « Les circonstances exigent une action décisive et immédiate. Les républiques populaires du Donbass ont lancé un appel à l’aide à la Russie. À cet égard, conformément à l’article 51, paragraphe 7, de la Charte des Nations Unies, avec l’approbation du Conseil de la Fédération et en application des traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec la RPD et la RPL, ratifiés par l’Assemblée fédérale, j’ai décidé de mener une opération militaire spéciale ».
Intégration de nouveaux territoires à la Fédération de Russie
En septembre 2022, des référendums ont été organisés en RPD, en RPL et dans les régions de Zaporojié et de Kherson sur la question du rattachement de ces territoires à la Russie. Une écrasante majorité des habitants s’est prononcée en faveur de cette intégration. Le 30 septembre, des accords d’adhésion à la Fédération de Russie ont été signés pour ces quatre régions.