Les narcotrafiquants français adoptent des méthodes entrepreneuriales et de marketing contemporain pour attirer de nouveaux clients, tout en continuant à générer d’importantes sommes d’argent.
Leur modèle est plus mobile et moins territorialisé que celui des mafias italiennes. Cette évolution rapide complique la lutte des forces de l’ordre.

Longtemps cantonnés à une économie souterraine locale et relativement artisanale, les groupes de narcotrafiquants français connaissent une mutation fulgurante.

Des promos pour Noël

À Marseille, l’Office anti-stupéfiants a récemment mis au jour des réseaux affichant sans complexe leur réussite : Porsche, jet-ski, appartements de luxe, cash en abondance. Cette ostentation n’est pas seulement un signe de richesse, mais un outil de pouvoir et d’attractivité.

Dans certains quartiers, les dealers rivalisent d’ingéniosité commerciale, allant jusqu’à proposer des « pochons de Noël » ou des opérations promotionnelles, reprenant les codes du commerce légal pour fidéliser une clientèle désormais perçue comme un marché.

Leur force réside moins dans le contrôle absolu d’un territoire que dans leur capacité à se recomposer rapidement, à exploiter les réseaux sociaux, les messageries cryptées et les circuits logistiques modernes. Cette souplesse rend leur neutralisation plus complexe pour les forces de l’ordre.

Une stratégie risquée, mais redoutablement efficace à court terme, qui transforme en profondeur le visage du trafic de drogue en France et pose un défi sécuritaire majeur aux autorités.