Plans sociaux en France en 2025
La multiplication des plans sociaux dans le commerce et l’industrie frappe durement l’emploi en France. Hypermarchés, enseignes spécialisées et secteurs industriels subissent des fermetures et licenciements massifs, accentués par la crise économique et la concurrence.
En 2025, la France fait face à une vague de plans sociaux qui ébranle le marché du travail. Le secteur du commerce, particulièrement les hypermarchés, est en première ligne. Des enseignes comme Auchan, avec 2 389 suppressions de postes annoncées en novembre 2024, ou Casino, qui licencie 2 200 personnes entre 2024 et 2025, illustrent la crise du modèle des grandes surfaces.
La fermeture de 30 magasins Intermarché, jugés « inexploitables », menace 680 salariés, comme à Plan de Campagne, près de Marseille, où 122 employés sont « sous le choc » après l’annonce brutale de la fermeture définitive.
Les enseignes spécialisées pas épargnées
Les enseignes spécialisées ne sont pas en reste. Gifi supprime 302 postes avec la fermeture de 11 magasins, tandis qu’Office Depot licencie 116 personnes après la fermeture de neuf points de vente.
Casa, avec 143 magasins, cherche un repreneur, laissant 600 salariés dans l’incertitude. Colruyt, leader belge, envisage de céder ses 101 supermarchés français, menaçant 2 500 emplois.
Ces chiffres reflètent une conjoncture économique dégradée, marquée par un record de faillites en 2024 et une guerre commerciale mondiale. Les causes sont « multifactorielles », selon Rémy Frey, de la CGT-Commerce, cité par le journal Le Monde.
La concurrence d’internet, la crise du pouvoir d’achat et des charges élevées, comme les loyers, fragilisent les enseignes. Angélique Bruneau, de FGTA-FO, compare cette situation au démantèlement industriel des années 1990.
Les hypermarchés, autrefois piliers de l’emploi non qualifié, souffrent d’un modèle obsolète. Les salariés, souvent des femmes (82 % dans les hypermarchés) ou des seniors avec 30 ans d’ancienneté, deviennent des « variables d’ajustement » dans une guerre des prix acharnée.
Pour éviter les licenciements, certains groupes, comme Carrefour, externalisent des magasins via la franchise ou la location-gérance, transférant 27 300 salariés hors de leurs effectifs depuis 2018.
Mais cela entraîne une perte d’acquis sociaux, équivalant à un à deux mois de salaire. Les jeunes, touchés par un chômage à 19 % fin 2024, et les seniors, pénalisés par la sélectivité des recruteurs, sont les plus vulnérables.
Avec un taux de chômage prévu à 8,5 % d’ici fin 2026 et une situation délicate pour les finances publiques, la « grande angoisse » du chômage est de retour.