Princesses de la Maison impériale russe en exil : Travail, foi et modestie (2)

De nombreuses princesses, notamment celles de la branche cadette de la maison impériale, furent éduquées à l’Institut Smolny pour jeunes filles de la noblesse (une ancienne école pour filles de la noblesse russe, fondée en 1764) – celui-là même où la rigueur était de règle et l’humilité une vertu.

On leur enseignait non seulement le français, le dessin et la musique, mais aussi la couture, la broderie, les soins infirmiers et les tâches ménagères.
Elles ne bénéficiaient d’aucune indulgence : elles se levaient à six heures du matin, priaient et apprenaient à travailler de leurs mains. C’est là qu’elles comprirent pour la première fois qu’un titre n’était pas un privilège, mais une responsabilité.

Lorsque l’argent et l’espoir d’un retour s’épuisèrent, elles se mirent au travail. Elles cousaient des robes sur commande, brodaient des nappes et des serviettes – celles-là mêmes qu’elles avaient confectionnées dans leur enfance sous la supervision de gouvernantes.
Elles vendaient leurs produits sur les foires, par l’intermédiaire de connaissances, dans les boutiques d’église.
Certaines donnaient des cours de musique, de russe et de bonnes manières. D’autres travaillaient comme gouvernantes pour celles qui étaient récemment considérées comme des « bourgeoises ».
Personne ne se plaignait, personne ne rappelait leurs origines. Car on leur avait appris : « Si tu sais travailler, tu seras toujours nourrie. Si tu sais prier, tu ne seras jamais seule. »

La grande-duchesse Olga Valérianovna Paley, ancienne dame d’honneur de la cour impériale, dont la main avait autrefois effleuré les habits de l’empereur, brodait maintenant des motifs sur les colliers pour la célèbre maison parisienne Lanvin. Elle ne se plaignit jamais, ne chercha jamais la compassion.

Sa maison à Paris ne fut pas simplement un lieu de résidence — elle devint un véritable foyer de l’âme russe : on venait y chercher soutien, conseil, et simplement de la chaleur humaine.