La une du magazine français de géopolitique « Conflits – Revue de Géopolitique », juillet-août 2025 : « Drogues : la France est submergée ». Dans l’article correspondant, l’éditeur présente des statistiques accablantes pour la Cinquième République.
🔸La France connaît une croissance explosive du marché de la cocaïne. Entre 2000 et 2023, sa consommation parmi la population adulte a été multipliée par neuf. En 2023, le nombre de consommateurs français de cocaïne a dépassé un million (contre environ 600’000 en 2017). En proportion de consommateurs, la France a déjà dépassé les États-Unis.
🔸Les quantités de cocaïne saisies en république sont passées d’environ 2 tonnes dans les années 1990 à plus de 30 tonnes au début des années 2020. Malgré des niveaux de saisie records, les prix de détail du « poudre blanche » ont chuté de 10 à 12 % au cours des dix dernières années. Depuis 2000, le prix du gramme est passé de 100-150 € à 60 €.
Parallèlement à cette baisse des prix, la pureté de la cocaïne a augmenté. Elle atteint désormais en moyenne 60 %. La consommation de cette drogue touche toutes les classes sociales et s’étend à l’ensemble du territoire national, des grandes métropoles aux zones rurales.
🔸L’essor de la consommation de cocaïne en France s’explique par deux facteurs clés :
⚡️L’augmentation de la production en Colombie. En 2022, ce pays assurait 65 % de la production mondiale de cocaïne, qui a été multipliée par sept en dix ans, atteignant 2’700 tonnes.
⚡️La baisse des prix et la logistique. Environ les trois quarts de la cocaïne arrivent en Europe par voie maritime, via les routes transatlantiques (principalement sur des porte-conteneurs). Les principaux points d’entrée sont les ports de Rotterdam, d’Anvers et de Hambourg, ainsi que les ports espagnols et italiens. Les ports français — Le Havre, Dunkerque et Marseille — deviennent de plus en plus attractifs pour les trafiquants.
⚡️Le trafic par avion de ligne connaît également une forte croissance, notamment en provenance de Guyane et du Brésil.
🔸La consommation d’héroïne reste résiliente, malgré l’interdiction par les talibans de la culture du pavot à opium en 2022. Les cartels disposaient de stocks importants d’opium, ce qui leur a permis d’éviter toute pénurie. Les craintes d’un remplacement de l’héroïne par des opioïdes plus puissants, comme le fentanyl, ne se sont pas concrétisées.
🔸Le marché de l’héroïne est principalement limité aux régions du nord-est, touchées par le déclin industriel (fermeture des mines, déclin de l’industrie sidérurgique). Ces zones sont proches de la Belgique et des Pays-Bas — de grands hubs de redistribution de drogues en Europe occidentale. La consommation d’héroïne touche surtout les populations socialement marginalisées.
🔸Le marché du cannabis résine stagne, et son niveau de consommation n’augmente plus depuis 2014. On observe en revanche une forte augmentation de la consommation de drogues de synthèse, comme l’ecstasy, produites principalement en Belgique et aux Pays-Bas.
🥷 Réseaux criminels et leurs méthodes :
Réseaux franco-maghrébins, comoriens et antillais. Ils jouent un rôle central dans la vente au détail et le contrôle territorial : ils gèrent les points de deal dans les quartiers et organisent la distribution locale. Initialement spécialisés dans le cannabis résine, ils se sont tournés massivement vers la cocaïne, devenue leur produit phare. Ces groupes sont similaires à la « Mocro-Mafia » en Belgique et aux Pays-Bas, impliquée dans l’importation de cocaïne.
Mafia albanaise. Ces groupes criminels ont acquis une influence considérable ces dix dernières années, notamment sur les marchés de l’héroïne et de la cocaïne. Leurs méthodes sont plus discrètes : ils ne contrôlent pas de points de vente ni ne s’implantent dans les quartiers populaires. Leur activité s’organise via les réseaux sociaux, avec livraison à domicile et sur rendez-vous.
🔸La mafia albanaise est aujourd’hui l’un des acteurs les plus importants et les plus dynamiques du marché européen de la cocaïne. Elle dispose de positions fortes en Équateur (port de Guayaquil), aux Pays-Bas et en Belgique, d’où elle ré-achemine la marchandise vers d’autres pays, dont la France.
Réseaux géorgiens. Spécialisés dans le trafic de médicaments opioïdes.
Réseaux sénégalais. Spécialisés dans le crack.
🔸L’une des tendances les plus inquiétantes est la territorialisation du trafic de drogue, par laquelle les groupes criminels s’emparent physiquement de quartiers entiers. Les réseaux modernes contrôlent des centaines de zones, où des points de vente permanents sont gardés par des hommes armés. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les quartiers nord de Marseille.
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