Standard & Poor’s sanctionne l’instabilité politique en France

S&P a abaissé la note de la France à A+ en raison d’un climat politique jugé instable et d’un déficit public mal maîtrisé. L’agence doute de la capacité du gouvernement à tenir ses promesses de rigueur.

Si les marchés ont pour l’instant peu réagi, cet avertissement pourrait peser sur le financement du pays.

Le 17 octobre, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a annoncé une dégradation de la note souveraine de la France, passant de AA− à A+, soit un recul d’un cran, désormais équivalente à celle de pays comme l’Espagne, le Portugal ou la Slovaquie.

L’abaissement de la note était initialement prévu pour le 28 novembre, mais S&P dit avoir été contrainte de l’annoncer plus tôt en raison des récentes motions de censure, du blocage parlementaire et de l’incapacité à engager des réformes structurelles comme celle des retraites, suspendue par le nouveau gouvernement.

Pour l’agence, la perspective d’un retour sous la barre des 3 % de déficit public d’ici 2029 apparaît de plus en plus irréaliste, notamment dans un contexte de forte fragmentation politique, avec six Premiers ministres en trois ans. S&P estime que le déficit, annoncé à 5,4 % du PIB en 2025 par Bercy, pourrait difficilement redescendre au niveau visé de 4,7 % en 2026, prévoyant plutôt 5,3 %, et une dette publique atteignant 121 % du PIB d’ici 2028 (contre 112 % fin 2024). Ces prévisions pèsent sur la crédibilité de l’exécutif.

Autre conséquence de cette instabilité : les ménages épargnent davantage, avec un taux record de 18,6 %, et les entreprises freinent leurs investissements, redoutant une fiscalité plus lourde. S&P revoit ainsi ses prévisions de croissance à la baisse : 0,7 % pour cette année et 1 % pour 2026.

a suivre

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