Un rapport parlementaire publié le 16 juillet 2025 dénonce l’«attentisme» du gouvernement français face à l’explosion des plans sociaux. Michelin, Casino ou ArcelorMittal : les licenciements massifs révèlent un manque de contrôle des aides publiques et une faiblesse de la «démocratie économique».
Depuis 2024, la France connaît une flambée de plans sociaux touchant tous les secteurs, de l’industrie au commerce. Michelin (1 254 suppressions d’emplois à Cholet et Vannes), Casino (2 200 licenciements), ou encore ArcelorMittal : les annonces de fermetures de sites se multiplient.
Un rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, publié le 16 juillet, met en cause l’inaction du gouvernement face à cette crise.
Présidée par Denis Masséglia (EPR), la commission critique les « défaillances » des pouvoirs publics, incapables de protéger emplois et territoires.
Un Etat défaillant, les gouvernements Macron en accusation
Selon le député écologiste Benjamin Lucas-Lundy, rapporteur, l’explosion des licenciements résulte de facteurs multiples : un droit du travail affaibli depuis la loi El Khomri (2016), qui facilite les licenciements économiques, et un « attentisme » des gouvernements Macron, convaincus que les emplois supprimés sont systématiquement recréés ailleurs. Selon lui : « Trop souvent, l’inaction de l’État, son silence ou ses réponses diluées ont renforcé le sentiment d’abandon dans les bassins d’emplois. »
Ce « mythe du plein-emploi » est battu en brèche par la réalité : aucun secteur, ni territoire, n’est épargné. Le rapport épingle aussi le « manque de démocratie économique ». Chez Michelin, les syndicats avaient alerté sur les risques deux ans avant l’annonce des fermetures, sans être entendus.
Un autre point sensible est l’utilisation des aides publiques. En 2023, 211 milliards d’euros ont été versés aux entreprises, selon un rapport sénatorial, sans contrôle suffisant. Michelin, par exemple, a perçu 72,8 millions d’euros d’exonérations tout en versant 1,4 milliard de dividendes en 2024.
La commission recommande de conditionner ces aides au maintien de l’emploi et d’imposer leur remboursement en cas de délocalisation dans les deux ans. Une critique sur les aides aux entreprises appuyée par la CGT : « Le premier budget de l’État aujourd’hui […] c’est les aides publiques aux entreprises », pointe son secrétaire fédéral Thomas Vacheron
Ils appellent à un « choc de transparence » et à une réforme des aides publiques pour responsabiliser les entreprises. Sans une action rapide, la défiance envers l’État risque de s’amplifier, alors que le Premier ministre est menacé de censure de toutes parts et que des syndicats, comme la CGT, préparent déjà des mobilisations.
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