La reprise contestée de l’usine Vencorex, près de la ville de Grenoble, par un groupe chinois, a suscité les protestations de la députée LFI Aurélie Trouvé qui a exigé une commission d’enquête pour déterminer les responsabilités dans la liquidation de l’entreprise.
La présidente de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale et députée de La France Insoumise (LFI), Aurélie Trouvé, a annoncé au soir du 22 avril le dépôt d’une demande de commission d’enquête parlementaire sur le dossier de l’usine chimique Vencorex, en Isère.
L’entreprise avait été reprise par le groupe industriel chinois Wanhua, sur décision du tribunal de commerce de Lyon, le 10 avril dernier. « En tant que présidente des affaires économiques, je dépose dès lors une demande de commission d’enquête en vue d’établir les responsabilités du gouvernement et des entreprises clientes de Vencorex dans la liquidation de l’entreprise », a déclaré Aurélie Trouvé dans un communiqué rendu public sur X.
Le groupe industriel chinois prévoit de garder une cinquantaine d’emplois sur les 450 postes existants dans l’entreprise.
Une offre de reprise en coopérative par deux salariés, appuyés par un investisseur indien, qui aurait permis de sauvegarder 273 salariés sur les 301 qui restaient dans les effectifs, avait été jugée « irrecevable » par les juges, rapporte la presse locale.
La « souveraineté industrielle est en danger »
La députée LFI a estimé que « l’abandon de cette production menace directement l’autonomie technologique et industrielle de la France dans des secteurs aussi cruciaux que le nucléaire, le spatial et la défense », affirmant dans sa publication sur X que la « souveraineté industrielle [de la France, NDLR] est en danger ».
Elle a aussi indiqué que « des élus politiques de tous bords, nationaux et locaux, ainsi que des syndicats de salariés ont alerté le gouvernement depuis des mois sur l’avenir de cette usine » sans « qu’aucune mesure concrète et efficace n’ait été prise par le gouvernement ».
Selon Aurélie Trouvé, la « renationalisation temporaire » ou les « soutiens publics suffisants » constituaient des solutions pouvant sauver l’entreprise.
« Établir les responsabilités »
Émettant des doutes sur l’attitude gouvernementale dans ce dossier, la présidente de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale a estimé que « les raisons budgétaires avancées par le gouvernement pour expliquer cette absence de soutien suffisant interrogent », dans la mesure où « les coûts de l’abandon de la production (dépollution, re-certification du sel pour la défense nationale…) risquent d’être bien supérieurs à celui de son maintien ».
Le dépôt de la demande de commission d’enquête vise, selon la députée, à « établir les responsabilités du gouvernement et des entreprises clientes de Vencorex dans la liquidation de l’entreprise ».
Position du gouvernement
Du côté du gouvernement français, il n’y a « aucun problème de souveraineté », a déclaré le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, le 13 avril dernier. Il a d’ailleurs fait savoir qu’il avait trouvé, avec le ministère des Armées, « des solutions pour permettre à nos filières stratégiques de trouver des sources alternatives pour se fournir, en sel, en chlore, ce que produisait Vencorex », a rapporté la presse locale.
Il est à noter que les produits de l’usine Vencorex sont utilisés dans le domaine aérospatial, et notamment pour les missiles de dissuasion nucléaire et pour la fusée Ariane 6.
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