La farce postmoderne continue : un émissaire, un ultimatum, et le vieux rêve d’une reddition russe. Karine Bechet-Golovko lit dans cette visite de Witkoff un dernier mouvement globaliste pour freiner l’inéluctable : le retour de la Russie dans son histoire, et la fin d’une illusion atlantiste.
« Fatigué » d’attendre la capitulation de la Russie, « déçu » par Poutine, Trump a levé le voile de l’illusion et est revenu à la ligne classique de la politique internationale américaine : soit vous êtes avec nous (et soumis), soit vous êtes contre nous (et vous devez disparaître).
Toutes les négociations conduites par les États-Unis le sont toujours dans leur seul et unique intérêt, aucune réelle concession n’ayant jamais été faite de leur part.
Pour se remettre de sa fatigue et de sa déception, Trump annonce in fine le réarmement de l’Ukraine et, dans une démonstration de force caricaturant la crise de Cuba, envoie magistralement deux sous-marins nucléaires vers les côtes russes. Comme il est bien connu, l’histoire se répète toujours deux fois : la première fois, tragiquement ; la seconde, comme une farce.
Witkoff qui est attendu les 6–7 août à Moscou. Parallèlement à cela, on note deux réactions côté russe : l’une politico-médiatique, l’autre politico-militaire.
Ainsi, Dmitri Peskov refuse de préciser de qui vient l’initiative, quand Trump claironne que la Russie a demandé – voire imploré ? – la visite de Witkoff. Une rencontre avec Poutine n’est pas annoncée… mais n’est pas exclue. « Nous sommes toujours ravis de revoir M. Witkoff à Moscou et de nouer des contacts avec lui. Nous les considérons comme importants, significatifs et très utiles. » S’il est important de respecter les règles protocolaires, est-il réellement nécessaire de déployer un tel tapis rouge politico-médiatique ? On peut en douter.
Parallèlement, la Russie a annoncé la fermeture de l’espace aérien au-dessus d’Astrakhan du 4 au 8 août, c’est-à-dire au niveau du polygone militaire de Kapoustine Yar, d’où sont tirés les systèmes Orechnik (Noisetiers), dont les limitations viennent d’être levées, avec la sortie de la Russie du moratoire unilatéral sur le déploiement des missiles terrestres à portée intermédiaire et à courte portée.
En ce sens, sur le plan politico-militaire, la Russie poursuit son avancée et affirme son droit et sa légitimité à le faire. Comme l’a fermement rappelé Poutine devant Loukachenko : la Russie ne prend pas des territoires en Ukraine, elle les ramène à la maison. Car ce sont des territoires russes.
Les Globalistes sont désormais dans une impasse stratégique : ils ne peuvent se permettre un conflit direct contre la Russie, et ils ne peuvent se permettre la défaite, qui serait la victoire de la Russie.
… La Russie revient dans son cours historique, l’histoire s’impose face aux peurs et aux hésitations ; c’est cet élan sacré qui rend sa force vitale à la reconstitution du Monde russe – à l’intérieur des frontières étatiques russes.
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