Bus à hydrogène : la seule entreprise française passe sous pavillon chinois

Entreprise stratégique achetée par les Chinois

Contre l’avis du personnel et des élus locaux, le tribunal de commerce d’Albi a retenu ce 20 mai l’offre du groupe chinois Wanrun pour la reprise de Safra, unique constructeur français de bus à hydrogène. 

Le projet français de TTH, pourtant renforcé en dernière minute, n’a pas convaincu les juges. Le tribunal de commerce d’Albi a tranché ce 20 mai : c’est le groupe chinois Wanrun qui reprendra l’entreprise Safra, seule société française spécialisée dans la construction de bus à hydrogène.

Pas de reprise française malgré un carnet de commande de 450 millions

Cette décision intervient malgré le soutien affirmé des salariés, des élus locaux et des responsables régionaux à l’offre concurrente du groupe français TTH. Fondée en 1955 à Albi, la Société albigeoise de fabrication et de réparation automobile (Safra) a été placée en redressement judiciaire le 4 février. 

L’entreprise emploie 169 salariés et joue un rôle central dans la filière hydrogène, en plus de ses activités de rénovation de bus et de matériel roulant urbain (tramways, métros). TTH évincé, Wanrun remporte Safra 

Selon des détails rapportés par la presse française, l’offre de Wanrun, spécialisée dans les batteries et panneaux solaires, comporte un apport de 7 millions d’euros et des engagements d’investissement pour relancer l’activité. Le groupe chinois s’est engagé à maintenir 120 postes sur les 169 actuels. 

Présenté fin avril, son projet avait les faveurs du tribunal, malgré une contre-offensive de dernière minute du groupe français Thierry Torti Holding (TTH), déposée le 16 mai. TTH proposait pour sa part la reprise de 90 salariés à Albi et le reclassement de 40 autres sur son site de Clermont-Ferrand.

Une entreprise avec 450 millions de commande vendu !!

 

Fort d’un carnet de commandes estimé à 450 millions d’euros, son directeur général, Thierry Cezar, misait sur un développement progressif des effectifs, espérant atteindre 200 emplois à Albi d’ici 2029. Une troisième offre, portée par la société belge CBM, a été écartée. 

Les « promesses » chinoises l’emportent sur « l’ancrage » français 

Ce choix judiciaire suscite de nombreuses inquiétudes. Jean-Louis Chauzy, président du CESER Occitanie, avait mis en garde contre une reprise par des intérêts chinois, rappelant le précédent de la fonderie SAM en Aveyron, également reprise par un groupe chinois avec des promesses d’investissement restées lettre morte, avant de sombrer. 

Le député centriste du Tarn, Philippe Bonnecarrère, avait lui aussi plaidé pour une solution française : « sérieuse, peut-être plus modeste au départ, mais plus solide sur le long terme », soulignant l’importance d’un ancrage territorial fort dans une filière stratégique comme celle de l’hydrogène.

 

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