La France face au piège des bas salaires

Malgré une économie en difficulté, les salaires progressent et le Smic atteint un niveau record par rapport au salaire médian.
Cette dynamique crée une compression salariale et des «trappes à bas salaires», poussant à réformer les allègements de cotisations.
Les experts appellent aussi à encadrer les aides locales, sources d’importantes inégalités.

Piège des bas salaires en France

En 2025, la France traverse une conjoncture économique fragile : croissance en berne, entreprises sous pression, instabilité politique et climat international tendu.

Pourtant, le marché du travail tient mieux qu’attendu. Le chômage, en légère hausse, atteint 7,7 %, contre 7,4 % un an plus tôt, mais on est loin d’ un effondrement. Bruxelles prévoit toutefois une dégradation progressive, avec 8 % de chômeurs en 2026 et 8,2 % en 2027, signe d’un ralentissement durable.

62,5% du salaire médian est constitué du Smic

Résultat : la part de salariés directement concernés par ses revalorisations automatiques baisse, mais 2,2 millions de personnes restent rémunérées au salaire minimum, dont près de 60 % de femmes.

Cette forte compression des rémunérations crée une zone de stagnation entre 1,2 et 2 Smic, que les experts qualifient pour la première fois de « trappes à bas salaires ». Le système d’allègements de cotisations patronales, étendu depuis trois décennies pour soutenir l’emploi peu qualifié, est lui aussi remis en cause : trop coûteux (75 milliards en 2024), trop large, et inefficace pour favoriser la progression salariale.

Le rapport préconise de recentrer ces exonérations sur les bas salaires et de limiter leur portée à 2 Smic au lieu de 3. Une telle réforme pourrait générer 6 milliards d’euros d’économies et stimuler la création d’environ 40 000 emplois dans la zone comprise entre 1,2 et 1,8 smic…

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